Accueil Culture «Nos âmes d’enfants» de Mike Mills, actuellement au cinéma : Humble mais lassant

«Nos âmes d’enfants» de Mike Mills, actuellement au cinéma : Humble mais lassant

Le réalisateur montant, Mike Mills, continue à tisser ses derniers longs métrages autour des relations familiales. En noir et blanc, «Nos âmes d’enfants», actuellement dans les salles, traite du thème de la parentalité, avec, à l’affiche, un Joaquin Phoenix bouleversant d’humanité, une esthétique prenante… Dans le but d’éclipser un récit creux ?

Mike Mills a déjà exploré la figure paternelle dans «Beginners», et celle de la mère dans «20th Century Women». Dans «Nos âmes d’enfants», c’est sur «l’Enfant» qu’il se focalise, en tant que réalisateur et scénariste. Le film s’ouvre sur la vie trépidante et le quotidien très prenant d’un journaliste qui donne libre parole à des jeunes afin qu’ils puissent s’exprimer sur leur avenir sur les ondes de son émission radio. Parallèlement, Johnny entretiendra un lien très fort avec son neveu, qu’il doit garder quelque temps. Sa sœur Amanda le lui livre afin de pouvoir régler une urgence. Un parallélisme s’installera : deux axes seront développés, celui de l’intérêt du journaliste pour «l’avenir des jeunes», sujet entretenu dans le cadre de son travail et sa relation qui le lie à son neveu qui deviendra de plus en plus étroite malgré ses prises de tête et ses égarements.

L’enfant, tel qu’il est interprété dans le long métrage, est fort de sa parole, porteur de réflexions et de messages existentiels (un peu trop lucides pour son âge), ce qui nuit à la crédibilité du personnage.  Ce journaliste transpose son sens de l’humanisme dans ces interviews accordées aux enfants et aux jeunes, vivant à travers les Etats-Unis : il est à leur écoute, les situe dans leur environnement, tente de sonder leurs craintes, leurs peurs, leurs déceptions, mais également leurs aspirations et leurs rêves. Des atouts qui transparaissent également dans son lien édifié avec cet enfant curieux, turbulent, et bavard par moments. L’esthétique en noir et blanc était un choix assumé, révélateur d’un univers recherché qui servirait à souligner «l’humain» dans ce récit. Dès le début de la rencontre entre l’adulte et l’enfant, leurs deux existences s’entrechoqueront  avant de se synchroniser peu à peu. Un éloge de cet écart générationnel est dressé dans le film.

Le neveu qui questionne le monde sans cesse, à travers sa relation entretenue avec l’oncle, reflète ce récit de la vie racontée avec toute sa maladresse et sa linéarité. «C’Mon C’Mon», dans son titre original, est riche visuellement, esthétiquement, musicalement et parvient à sublimer un Joaquin Phoenix, qui change impeccablement bien de registre, mais il reste à la surface et peine à conquérir.

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